La guerre
La guerre nous rappelle que la nature est cruelle,
Fruit de jalousies, de pouvoir, de haine ou de nécessité,
Accumulations d’incompréhensions, de bêtises et d’égoïsme.
Sans cesse évolutive, depuis l’espace jusque dans la moindre ruelle,
Se sont toujours ses passants qui meurent pour le contrôle d’une cité.
On aime les faire disparaître dans des actes d’héroïsme,
Les obligeant à aller de l’avant, à coup de pieds dans le cul,
Priant entre deux feux, ils ne peuvent conter que sur la chance,
Voyant leurs nouveaux amis de bataillons mourir autour d’eux,
Lutter sans que choix ne leur soit laissé pour ne pas être vaincus, Transformés en chair à canon, puis en fer de lance,
Contraint à tuer, pour ne pas crever, créant des malheureux.
Le sang versé des guerres est trop souvent innocent,
Quand le pouvoir déclenche les hostilités face à la survie,
Il est toujours perdant, recherchant une ombre de raison.
Les mauvais exemples ne suffisent plus à calmer nos dirigeants,
Qui usent leurs ressources à tous bout de champs, contre la vie,
Broyant de pauvres gens à coups de mensonges et de canons.
GED
LE SILENCE
Seul le silence n’est rien, avec toi il est ennuyeux,
Parmi d’autres paraît bénin, pour certains plus heureux.
Il se lit dans vos yeux, devenant presque anodin,
Mais sait être malheureux, engendrant des chagrins.
Utilisé au moment opportun, il entre dans bien des jeux,
Alibi des plus malins, inertie d’un élan peu judicieux,
Il en est un offert par les cieux, promettant de meilleurs lendemains
Renfermant tous nos vœux, à l’abri dans ce coffre de satin,
Il en vient trop souvent aux mains, ne comprenant pas son enjeu,
Si recherché soit cet écrin, il est en rien disgracieux,
Dormir avec lui est merveilleux, s’évanouissant au matin.
GED
Les marionnettistes
A tous ces gens, qui s’agitent au dessus de nos têtes,
Qui nous obligent à croire en leurs marionnettes,
Pensant que tous ceux qui ne sont pas attachés à leur croix,
Devront l’être tôt ou tard, sans avoir le choix.
A tous ces intérimaires qui nous guident de manière si habile,
Pensez-vous qu’il y ait une âme à l’autre bout du fil ?
Vous qui nous tenez en respect, cachés dans notre dos,
Qui pour nous convaincre, n’hésitez pas à nous briser les os,
Dans le seul but de satisfaire les désirs de votre public,
Vous, qui ne croyez qu’aux discours atomiques,
Et vous, qui ne savez parler qu’en martyrs,
Alors, à vous tous, excusez-moi si je n’ai pas envie de choisir,
Je ne veux pas mourir des suites de vos tirades excitées,
Dictant vos commandements, depuis longtemps oubliés,
En brassant toujours plus d’argent, sur le dos de vos cons frères,
En déformant toujours plus les versets de vos pères.
Sans oublier le tas de fumiers, qui me permet de vivre,
Mais ce qui est fait ne peut être changé, fermez vos livres,
Ecrivez-en un autre si cela permet de mieux vous comprendre,
Juste une histoire de tendresse sans idole, pour les surprendre,
Afin de leur montrer que seul l’amour , envers son prochain,
Suffirait , pour nous conduire vers de meilleurs lendemains.
GED
Rupture avec moi même
Ma chère amie, depuis si longtemps, je me suis enfin décidé,
Je dois vous quitter et vous en expliquer les raisons :
Vous qui étiez déjà plus ou moins banni de la maison,
Qui avez su m’accompagner dans mes solitudes non suicidées,
Je tremble à l’idée de ne plus vous sentir entre mes lèvres.
Lorsque je ne viendrai plus vous chercher, vous vous en moquerez,
Il n’y aura plus de soirées intimes, vous me manquerez.
Je saurai m’accoutumer de nouveau à d’autres fièvres,
Je ne vous ai hélas pas toujours été fidèle,
D’autres se sont consumées dans mes bras, parce que vous n’y étiez pas,
Ne pouvant me passer de ce que vous m’offriez, j’en étais las.
Vous qui m’accompagniez autour d’un verre, et de quelques décibels,
Je vous aime, et pourtant vous me faites du mal.
Notre relation fait vivre je m’en doute, toute votre famille,
Mais elle me ternit, me faisant suffoquer, voici venue l’heure où je vacille,
Mon cœur en est blessé, il en sera de même pour mon moral.
Il le faut, je ne trahirai plus ni mon corps, ni mon esprit.
Excusez moi de vous avoir autorisé, à penser pouvoir partager ma vie,
Je dois vous quitter, même si vous êtes encore au cœur de mes envies,
Mon amour pour vous, se transforme peu à peu en mépris,
Je ne veux plus gêner personne, je désire me libérer de cet esclavage,
M’obligeant chaque jour, que vous me laissez vivre, à penser à vous,
Apaisante, si petite et si fine, vous ne me verrez plus à genoux,
Il le faudra bien, car je ne veux pas mourir avant l’âge.
Je vous vois d’ores et déjà sourire, mais ceci n’est plus une vaine tentative,
J’emploierai toute ma rage, pour ne plus vous succomber,
Vous ne trouverez en moi plus aucune flamme, je vous laisse tomber,
Mes faiblesses seront atténuées en relisant cette missive,
Qui sera là mon seul souvenir, je vous quitte en vous adressant mes adieux.
GED
TAMBOUILLE DE GRAND MERE
Soyez vous-même si vous voulez réussir
Sans cela votre déclin ne sera qu’un long avenir
Ne cachez pas ce que vous savez et aimez faire
Car les réponses recherchées se trouvent là derrière.
Ne soyez pas si pressés ni certains de savoir,
Laissez vous le temps d’apprendre et de vous revoir,
Le fil est si frêle, si imperceptible à ses débuts,
Qu’il faudra en tisser des liens avant d’être convaincu,
De pouvoir le suivre et d’y laisser pendre votre confiance.
Laissez vous guider là où s’estompe la méfiance,
Alors et écoutez et entendez les moindres désirs
Et donnez vous les moyens d’agir sans trahir.
Confiez vous vos sources, vos chemins et repères
Pour que ni l’un ni l’autre ne demeurez solitaires.
Perdus au milieu de ce qui vous réuni dans l’espoir,
Laissez peu à peu vos lumières dissiper ce noir,
Obstruant vos esprits, vous obligeant à vous sentir vaincus ?
Ce n’est qu’ainsi que vous ne serez pas rompus.
Car telle est l’humanité qui génère tant d’alliances,
Pour en son sein, développer son éternelle enfance.
GED.
UN BRIN D’EROSTISME
Allongé sur mon petit nuage, je t’observe là, en bas, tu marche entourée d’eau noire, sous des teintes halogènes d’une Lune rousse sans devenir. Ton image troublée sur les remouds de tes pas, s’ondule peu à peu sur ce miroir liquide. Sans bruit, je descends du ciel pour atteindre la première branche venue, et m’y pose. De là, je peux remarquer ton épiderme scintillant de gouttes de rosée, ruisselant à différents endroits, conquérant les lits naturels de ta peau, ne laissant que quelques îles où se réfugier. Je regarde grandir ton aura aquatique avec passion, qui se détache soudainement en un dernier soubresaut de fluidité, s’éloignant de la berge pour s’évanouir pudiquement dans son élément. Sous tes pieds, les vaguelettes ne sont plus que sable inerte, le noir devenu gris nacré, que tu éparpilles dans le ciel au grès du vent, secouant ta serviette.
D’un appui sec et instantané, j’impose le poids de mon corps à mon perchoir, qui ne mit pas longtemps à le convertir en force d’envole. Le sable fin atténue l’écho de ma réception, profitant de mon élan pour me rapprocher, encore plus prêt au fil de l’aube qui dépose une délicate bise sur tes épaules. Ton enveloppe se hérisse, aussitôt réchauffée par les premiers rayons de soleil, que tu sens désormais poindre dans ton dos. Englobée dans un vent chaud, les cristaux de rosées fondent comme neige au soleil en de lentes nuées vaporeuses, parcourant chaque îlot de ton corps. Les sommets des plus hautes terres sont aussitôt recouverts d’un épais voile brumeux, glissant vers les feuillus des leurs bas reliefs au fur et à mesure que le ciel se colore, prenant des teintes surnaturelles. Inondant la canopée encore endormie, très vite dissipé sous un soleil écrasant et brûlant qui condense la brume sirupeuse prise au piège dans ces innombrables chênes, en eau ruisselante le long de chaque tronc maintenant luisant. La magie opérante, les eaux d’écoulement imprègnent les sphaignes tapissant le sol, qui par le soleil grandissant, dégagent peu à peu des effluves appétissantes d’un incomparable humus envahissant. De suite mon instinct s’éveil, et tend le nez à la recherche de cette source odorante. Je me dirige guidé par un puissant magnétisme olfactif, qui ne saurait me tromper, vers les tréfonds de cette forêt luxuriante, t’invitant à me suivre d’une main présentée. Chaque pas laisse derrière moi un empreinte inondée, d’autant plus bruyante que ma course s’accélère.
Chaque inspiration m’assoiffe un peu plus, et ma course devient folle. Je dévale la pente, sautant de rocher en rocher, bras et doigts tendus, effleurant les fûts des chênes rencontrés, à travers lesquels je slalome, le plus possible ; mais hélas, tu abandonnes la poursuite, m’accompagnant du regard, alors que je touche au but. Je retrouve ce petit monticule rocheux, producteur de ce fameux vin. Je m’accroupis pour humer la roche ruisselante, et fraye encore un peu du bout de mon nez. Je remonte en amont, entre deux parois minérales pour apercevoir cette petite source d’où s’écoule lentement une eau à température ambiante, qui réchauffe tout l’endroit, planté d’orchidées suintantes, aux larges pistils ocres surplombés de riches étamines plus intenses. Je glisse ma tête entre ces fleurs accueillantes, m’abaissant le plus possible pour intercepter avec ma langue cet écoulement naturel venu du ciel ensoleillé. Mes papilles furent sitôt rassasiées, comblées par tant d’intensité qu’il me fallut un geste de ta part, pour me soustraire à cette source de vie tant l’ivresse était forte, empoignant mes mains pour me hisser hors de cette cavité. D’un sourire accompagné d’une invitation gestuelle, je te dévoile un autre secret de cet endroit si mirifique, désignant le sommet aplati de la source. Tu t’allonges sur cette stèle de lave sombre, adoucie d’une mousse piquetée de verts tous différents, tamisés par les diverses couches de foliations arbustives. Tes jambes flottent librement dans le vide, caressant du bout des pieds la petite marre tiède surplombée. Je reste là, les chevilles dans l’eau, t’admirant encore et encore, subjugué par tant de beauté. D’un geste lent de la main, les feuillages s’écartent peu à peu, laissant place au jour encore embrumé, mêlée à l’humidité tropicale environnante. Puis, par quelques psaumes interdits adressés aux ciel, j’éveille l’esprit concerné afin qu’il en dissipe les cumulus et qu’il porte le soleil à son zénith. Reprenant ses droits plus rayonnant que jamais, illuminant les ocres des orchidées, s’enflammant une à une en un immense brasier végétal, duquel monte de délicates volutes s’évanouissant dans un ciel immaculé, tourbillonnantes et saccadées, aspirées tout d’abord au cœur de courants ascendants, devenant par inertie d’enivrantes bourrasques, virevoltantes et puissantes. De mes mains crispées, j’implore la tempête divine nous élevant tous deux tournoyants dans les airs, guidé le long de ce rail forgé de lumière jaillissante, se fracassant contre d’infimes particules liquides contenues dans l’air ambiant, pour se décomposer en une trame prismatique primaire, qui nous mènera au-delà du ciel, le septième.
GED 21/O3/05